Abuja (capitale du Nigeria) le dimanche
19 août - 3800 km
Nous sommes entre au Nigeria le 10 août. sans visa,
il s'agissait donc de se débrouiller a la frontière,
au risque de se faire racketter en payant le prix fort (350f/visa).
Nous appréhendions ce pays parce qu'on nous l'avait
décrit comme dangereux. En fait, le passage de la frontière
s'est fait le plus simplement du monde. un tampon de transit
gratuit suffit pour traverser le nigeria. d'ailleurs, les
douaniers étaient tellement sympas que nous sommes
restes dormir au poste. Le seul hic, c'est que ce tampon n'est
valable que 3 jours! par la suite, nous avons réussi
a le faire prolonger. Nous sommes maintenant en règles,
et gratis!! le Nigeria n'est pas vraiment touristique. et
pour cause, on a pas vu un seul blanc sur plus de 700 km!
cela a ses avantages et ses inconvénients. d'une part,
on ne trouve rien de très comestible au goût
d'un européen (les nigérians ne varient d'ailleurs
jamais leur menu), mais d'autre part, rien n'est artificiel
ici. Nous croisons des femmes déguisées comme
des sapins de Noël, ou des cavaliers pleins de rubans
sur des chevaux mythiques, et cela n'est pas une démonstration
pour touristes. nous sommes ici dans notre premier pays anglophone.
Les difficultés de langage surmontées (accent
de brousse contre accent gaulois...), cela donne une Afrique
assez différente. Le pays qui lorgne sur l'Amérique,
aime jouer aux "United States of Nigeria" (structure
politique fédérale, plaques d'immatriculation
a la Miami, uniformes et sirènes de police a la "Starky
et Hutch"). Cela donne une culture moins africaine, plus
jazz que tam- tam.
Ce pays, tellement boudé par les europeens, nous a
donne quelques surprises. A new bussa, nous avons tenté
d'être accueilli par l'émir. Comme il était
absent, son secrétaire nous fait quand même visiter
les salles de réception du palace (tapis, coussins,
moquettes épaisses, très "mille et une
nuit") et écrit une lettre de présentation
pour le secrétaire du roi (=l'émir) de Bida.
Quelques jours après, arrivés à Bida,
nous sommes reçu par le roi en question : on nous loge
a l'hôtel au frais de l'émir, et on nous promet
une entrevue pour le lendemain. L'entrevue est protocolaire,
un peu intimidante (beaucoup de luxe et d uniformes traditionnels).
Pourtant, nous retenons très difficilement un fou-rire
pendant la royal entrevue : le turban blanc rituel de l'émir,
noue au dessus du crane lui donne l'aspect d'un gros lapin!!!
Pas d'erreur diplomatique cependant, l'émir nous souhaite
bonne route et demande à Allah de nous bénir
(Dieu s'en était déjà charge...).
Après 2 jours de route assez pluvieux, nous voici
arrivée a Abuja, flambant neuve capitale politique
du pays. Comme c'est dimanche, pas de cyber cafe ouverts.
Mais, nous ne savons pas trop comment, nous avons par miracle
sympathise avec un des boss du très prestigieux Sheraton.
On nous offre un café dans un salon luxueux, et on
nous conduit a un bureau : " you are my guests"
,dit il " c'est gratuit pour vous!". Il aime les
cyclistes, et c'est tant mieux, car Internet ici est aussi
rare que coûteux (près de 200 francs de l heure!).
A notre prochaine dépêche, nous aurons sûrement
pénétré la forêt dense : a nous
les gorilles!