En quittant Dapaong (notre dernier message), nous pénétrions
dans la savane arboree. Un paysage absolument sublime. Nous
en profitons, d autant que depuis Ougadougou, nous sommes
en pleine forme. Marco reprend ses kilos et nous mangeons
plus varie. Au Togo, a Boumbaka, nous tombons par hasard sur
une mission franciscaine tout confort. On nous file d autres
adresses : pendant 4 jours, nous irons de franciscains en
franciscains a travers le Togo. Mais surtout, les freres nous
conseillent de quitter le goudron pour partir dans les montagnes
a la découverte du pays tamberma. Pays superbe, ou
les gens vivent dans des tatas, maisons a un étage
aux allures de chateaux forts. C est apres la traversee de
ce pays enchanteur que nous attaquons la traversee de notre
premiere chaine montagneuse. Car, avouons le, l afrique depuis
Dakar, c etait presque une grande plaine sans montee ni descente.
Nous voici donc a l assaut de la chaine de l atakora, peu
elevee en altitude, mais symboliquement importante. La piste
est mauvaise, il pleut, les montees sont rudes. Entre 2 averses,
nous faisons parfois d etonnantes rencontres, comme ce vieillard
qui nous raconte ses faits d armes comme tirailleur dans l
armee française (indochine, algerie...).
Le Bénin est un pays qui nous a beaucoup séduit.
Les gens y sont extrêmement accueillants. Tout le monde
nous souhaite 'bonne arrivée!' sur notre passage. Les
enfants nous font des haies d'honneur en agitant les mains,
leurs bras tendus vers le ciel et en chantant inlassablement
'batoule! batoule!' (le blanc, le blanc). c est un peu comme
si ces villageois attendaient notre arrivee depuis 2 semaines!
Évidement, nous sommes reçu en conséquence
dans les villages.
A Djougou, dans un modeste restaurant, 2 hommes s assoient
a notre table et nous payent a boire : ce sont le maire de
djougou et le maire de bougou. Nous discutons un peu, ils
nous recommandent de se présenter de leur part auprès
du chef du village de foyot a une cinquantaine de km. La piste
est bonne, et nous y arrivons avant la nuit. Les blancs sont
rares dans un village si recule : des que nous freinons et
demandons qu on nous amene au chef, c est plus d une centaine
de personnes qui se groupe autour de nous pour assister a
l évènement. Un enfant qui comprend le francais
nous conduit. Suivis d une foule joyeuse, nous arrivons auprès
du chef. Son premier conseiller nous accueille, puis nous
présente au vieux dans la case du grand conseil. Nous
sommes tout humble devant ce vieux qui trône en hauteur,
on nous fait asseoir. Aussitôt tout se déclenche.
Le conseiller nous fait visiter le village, nous raconte sa
création et son histoire, et nous offre a dîner.
Puis on nous prie de trinquer au bar du bled. Tout au frais
du chef! de bière en bière, nous rions bien,
dansons presque, quand un vieux peuhl nous honore d une nouvelle
bière, puis un berger tient encore a nous prouver son
affection de la même manière.
Nous rentrons escortes d une demi douzaine d éléphants
roses pour nous coucher bien vite. Voila pour notre première
chouille africaine!