Ouagadougou(capitale du Burkina-Faso),
30 juillet 2001, 2250 km
Deux ou trois petits contre-temps nous ont finalement empêchés
de partir à l'affut des hippos et des crocos. Malade
à Bobo, Marco s'est rétabli là-bas, mais
Cédric est tombé malade une fois que nous avions
repris la route: perte d'appétit, vomissements, etc..
N'empêche que la savane est superbe depuis Bobo, ce
qui est bien réconfortant. un paysage trés vert,
avec des villages de paillotes dispersés par ci- par
là.
Le soir, avant que la nuit ne tombe, nous avons eu des luminosités
superbes, des soleils couchants comme on ne trouve qu'en Afrique;
et puis le clou: nous avons vu des éléphants!!!
des vrais, énormes, avec les défenses, les éléphanteaux,
tout ça... Ils ont traversé un fleuve devant
nous, à la nage, sous l'eau, en respirant par la trompe!
Nous aurions pu ramener une demi-douzaine de têtes d'éléphants
en trophés, mais le problème, c'est qu'il n'y
a pas assez de place sur nos vélos. C'est à
cause des défenses, qui sont beaucoup trop longues...
Vous l'avez compris, nous adorons les Africains. Ils sont
tellement plus humains que nous autre Européens, tellement
plus famille, et aussitôt prêts à nous
intégrer d'un coup au sein de leur famille. C'est extra,
émouvant. Mais aussi pour deux Européens, au
bout d'un mois bien passé, tout cela manque d'intimité.
Tout le monde est hyper attentif à vous, alors que
notre individualisme spontané de Blancs nous fait parfois
souhaiter un peu de tranquillité. Vous posez vos affaires
ici, et votre hôte, par gentillesse, trouvera qu'il
est mieux de les mettre là-bas. Une fois, par exemple,
nous décidons de nous séparer d'une vieille
clef inutile que nous avons dans la poche. Marco la cache
discrètement dans la case où nous passons la
nuit, histoire qu'elle y reste et qu'ils la retrouvent dans
une semaine en ignorant ce qu'elle fait là.
Nous remercions nos hôtes, et nous repartons sur la
route. 10 km plus loin, une mobylette nous rejoint: "eh!
vous avez oublié votre clef!!" c'est tellement
touchant, et en même temps un peu décourageant.
De même, il est parfois difficile de passer de aux latrines
sans qu'un gamin surveille si tout se passe bien!!
Depuis Bobo, la santé ne va pas très fort.
Nous avançons malgré tout, mais nous ne comprenons
pas ce qui cloche. Nous avons petit à petit perdu tout
appétit, impossible d'approcher une assiette sans être
écoeurés. Voilà une bien mauvaise attitude
quand on passe la journée à pédaler!
Après quelques jours, notre état empire: nous
vomissons le peu que nous arrivons à avaler. En fin
de compte, nous finissons les 150 derniers km en stop : on
ne peut pas pédaler sans essence!
A Ouagadougou, le médecin de l'ambassade de France
est vraiment un chic type (merci Alexis!!). Le constat n'est
pas si dramatique: une carence en sel et en légumes,
et quelques petites bestioles dans le ventre...
Maintenant tout est rétabli. D'ailleurs nous passons
à Ouaga un bon moment de vacances: visite de la ville,
ciné, etc...
Ce soir nous venons d'accueillir nos deux charmantes amies
Anne et Sophie à l'aéroport: nous sommes bien
contents de recevoir ces deux ambassadeurs de saint Germain,
avec qui nous dînerons ce soir. Nous lèverons
le camp demain matin , à priori, pour terminer notre
traversée du Burkina.