Bamako(capitale du Mali) 15 juillet
17h00 1450 km.
Nous voici à Bamako. C'est une belle victoire qui
n'a pas été facile. Nous avons enfin pu consulter
le site et les missives, il y en avait un paquet! merci à
vous tous!
Bamako, c'est notre deuxième capitale, 1000 km largement
dépassés, le fleuve Niger atteint : une grande
étape. Pour fêter ça, nous avons savouré
un petit martini glacé, chose inestimable en Afrique
(car introuvable!).
Avant toute chose, pardonnez nous notre long silence. Nous
venons de finir le tronçon le plus pauvre et le moins
praticable de notre parcours. Depuis 900 km, ni internet,
ni téléphone et les pistes boueuses et pleines
de nids de poule.
Nous avons franchi la frontière du Mali le 2 juillet.
A partir de cette ligne de pointillée imaginaire, la
route goudronnée a laissé place à la
bonne piste africaine comme à la télé.
L'occasion de bivouacs mythiques dans la brousse, la tente
montée entre un baobab et un palmier avec le risque
éventuel de se faire réveiller par un bel orage!
Sur la piste, avec les cailloux, la tôle ondulée,
nous sommes secoués comme dans un shaker. La première
journée de piste a été un peu rude :
12 crevaisons, un pneu éclaté.
Pour réparer la casse, il a fallu faire 30 km de taxi
brousse. Les vélos sur le toit, à 27 dans une
petite camionnette conçu pour 10 personnes, ce n'est
guère plus enviable que le vélo!
A coté de ça, l'accueil malien est encore plus
impressionnant que l'accueil sénégalais. Il
arrive que nous nous fassions héberger une nuit sans
pouvoir échanger un seul mot, faute de langage.
Notre régime alimentaire est donc celui de nos hôtes
: mil matin et soir, riz à midi, et depuis quelques
temps, le mil du matin est remplacé par une bouillie
fade et répugnante.
Les pistes plus ou moins atroces se sont succédées
jusqu'à Manantali (une base ou vivent une centaine
d'Européens), et depuis, elles sont plutôt correctes.
A Manantali, Marco est tombé malade, avec 39 de fièvre.
C'était une otite. Marco, c'est son truc les otites!
Après 2 jours et demi au lit, le médecin nous
laisse repartir.
En plus de tous nos petits problèmes (terrain, santé,
mécanique...) nous n'avons pas réussi à
tirer un franc depuis Dakar, ce qui n'était pas prévu!
Remarquez, nous déjeunons chaque jour pour 2 ou 3
francs, vu qu'ici rien n'est cher !
N'empêche qu'à Manantali, un directeur allemand
a du nous prêter 100 francs pour nous dépanner
jusqu'à Bamako (merci aussi aux Dufour et au docteur
Dorogoy pour leur aide attentive).
Sinon niveau faune, tout le monde voit plein de babouins
dans les arbres le long des routes que nous empruntons, et
nous n'en avons vu aucun!
On nous parle de lions et de panthères, mais nous
n'avons encore vu que des insectes et des lézards.
Une nuit, nous sommes même partis pour chasser avec
2 de nos hôtes dans un hameau de brousse.
Partis à 4 avec 2 fusils, nous revenons avec un lièvre
et un chat sauvage! rageant! où sont donc les phacochères
qu'on nous avait promis?!
A part cela, l'Afrique est tout de même très
haute en couleur. Nous avons assisté à un mariage
bambara et, hier soir, à une belle fête villageoise
où tout le monde dansait au son des balafongs (une
ambiance de folie avec 3 bouts de bois!)