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Dépêche « épilogue »


Saint Germain, dans un fauteuil, en pantoufles, le 23 octobre 2001.

Nous voici revenus chez les visages pâles …
Il est un peu tôt pour vouloir retirer de ce voyage une réflexion sereine, avec du recul et tout ça. Essayons tout de même de conclure.
Nous voulions traverser l’Afrique à vélo, en quatre mois. Mais on n’impose pas à l’Afrique d’obeïr comme cela aux premiers venus.
Notre voyage a donc changé d’allure au grés des contrariétés et des surprises, sur un lit d’hopital ou dans un comissariat de police…
Au final, la Transafrica, c’est tout de même :

- 6 000 km de vélo (et tricycle !)
- 1 930 km d’autostop-tous-terrains.
- 2 000 km d’avion.
- 350 km de train archaïque.
- 80 km de pirogue.
- Quelques galops de cheval et quelques miles de catamaran…

Ce voyage était magnifique, et à coup sûr, nous en sortons grandis.
Mais nous ne prétendons pas « connaître l’Afrique ».
Nous avons fait, assez rapidement, une grande traversée, et nous n’avons emprunté qu’un seul chemin, une seule piste.
Les paysages étaient-ils plus beaux derrière cette colline ?
Des peuples plus accueillants nous attendaient-ils sur les bords d’une autre route ?
Nous nous sommes mis sur la route sans trop savoir ce qui nous y attendait, et nous nous sommes réjouis de ce que nous y avons découvert.

Des chutes du Félou au désert du Kalahari, des monts du Cameroun aux Canyons de Namibie, du Cap Vert au Cap de Bonne Espérance, nous avons rencontré ceux qui animaient ces paysages mythiques ou mystérieux.
En dormant chaque soir au sein d’un nouveau foyer, en faisant connaissance chaque jour avec des gens nouveaux, nous avons vu l’Afrique de l’intérieur et observé la vie de gens simples, médiocres ou généreux.

Nous n’avons rien apporté à l’Afrique, et nous n’en avons reçus que des choses gratuites.

Comment oublier cette femme qui nous prépare à dîner quand elle et ses enfants n’ont rien mangé aujourd’hui ?
Ou cette personne qui tente de nous cacher qu’elle a dormi par terre pour nous donner son lit ?

Une belle leçon de vie, quand on a pas vingt-deux ans…

Nous rendons grâce pour l’Afrique, pour ce qu’elle est vraiment.

Que le peuple d’Afrique reste longtemps fidèle à ses valeurs de choix : la famille, l’accueil de l’étranger, l’amitié. Quelle belle âme il a, ce Continent Noir ! Quelle saveur ! Qu’il ne déteigne pas !

Nous reprenons la vie étudiante, car assez rigolé, maintenant il faut bosser, Ric à Paris, et Marco à Berlin.


Et si quelqu’un veut savoir si l’Afrique vaut le détour, nous lui répondons…
« prends ton vélo, prends pas mal de rustines,
et fonce ! ».


Cédric de Vregille et Marc-Olivier de Vaugiraud.


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