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Pointe Noire (Congo) , le 08 octobre 2001.

Keetmanshoop , le 15 octobre 2001, 5475 km.

C'est avec un grand soulagement que nous avons enfin quitte le Congo. Nous avons du nous résoudre a prendre l'avion plutôt que le bateau, pour ne pas perdre les précieux jours qu'il nous restait. L'avion pour Windhoek fait une escale d'une journée à Luanda, capitale de l'Angola. Restait donc à obtenir un visa de transit pour l'Angola. Pas facile, car ce pays en guerre ne délivre que des visas à titre professionnel.

Heureusement, le consul d'Angola nous a accorde un rendez-vous ; nous avons obtenu en 5 minutes ce que nous ne parvenions pas à avoir depuis deux semaines ! A l'heure dite, plus le retard africain, l'avion a décolle de Pointe Noire : à nous les grands espaces namibiens ! L'Angola a beau être en guerre, nous avons beaucoup moins d'ennuis à Luanda qu'au Congo : pas de contrôles a répétition.

Cette journée escale ressemblait fort à des vacances avec la mer, la plage, le soleil. Nous prenons pas mal de photos, avec vue sur le port. C'est la que les ennuis commencent, car bien sur il est interdit de photographier le port. Des policiers viennent nous contrôler, puis tout en gardant les passeports réclament l'appareil pour le confisquer (comme d'habitude, quoi!). Ici, on parle portugais. Nous faisons semblant de ne rien comprendre en leur souriant bêtement, puis sortons tour a tour la brosse à dents, un tournevis, un caleçon de nos sacoches en prenant un air perplexe. Les policiers ne se lassent pas de notre petit jeu. Marco a une idée marrante. Il extirpe les jumelles, les montre (toujours avec un sourire niais...), puis les utilise en prenant les même positions que pour prendre des photos. C'est gagne ! Les policiers, qui nous avaient vu de loin, croient avoir fait une erreur, se sentent un peu bête, nous rendent les passeports, et repartent aussitôt.

Le soir, nous n'avons pas d'endroit ou dormir, et l'avion repart (théoriquement) des 7hoo du matin pour Windhoek (capitale de la Namibie). Aussi, nous squattons dans l'aéroport pour la nuit. Deux clodos en train de dormir par terre a cote de deux vélos pleins de sacoches, ça étonne un peu les gens. Alors, pas moyen de dormir. Il faut ré-expliquer toutes les cinq minutes notre voyage.

Namibie signifie "pays ou il n'y a rien" et sa capitale est Windhoek (="lieu du vent"). Sa cote ne s'appelle pas "côte d'Azur", mais "cote des squelettes". Nous traversons le pays sur un plateau semi-désertique d'une altitude de 1000 a 2000 mètres, qui sépare le désert de Namib et le désert du Kalahari (voir "les dieux sont tombes sur la tête").

Ici le printemps se termine, et l'été approche. Quand nous racontons à nos hôtes qu'il fait peut être dix degrés en ce moment à Paris, ils poussent de grands cris ! En effet, il fait si chaud que le linge sèche en vingt minutes, nos lèvres sont gercées, nos yeux pleurent pour ne pas sécher comme des noix...

Dans ce pays, qui a la plus faible densité de population du monde, on parcourt d'immenses distances avant d'apercevoir une ferme, pas forcément habitée d'ailleurs. Les habitants de Namibie, souvent blancs d'origine germanique, se recouvrent de grands chapeaux de cow-boys. Tout évoque le Far West, dans ce pays ou l'on roule à gauche : gros bonshommes gaves de Coca-Cola, villes modernes surgies de nul part en plein désert, anglais prononce à la rustique...

Nous buvons à deux plus de 10 litres par jour, et les mirages sur la route nous rappellent notre passage au Mali. Notre arrivée en Afrique du Sud est imminente : nous serons le 20 octobre au Cap, d'où nous vous enverrons la prochaine dépêche.

RIC et MARCO.


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