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Yaounde, le 10 septembre 2001- 4720 km


Évidemment, pour nous, le Cameroun, c'est d'emblée positif. Le Nigeria, c'est des policiers surarmés, anglophones et compliqués. Le Cameroun, c' est des gendarmes souriants et francophones, heureux de nous offrir une bière pendant leur service.
Nous quittons donc le Nigeria et son "pain sucré" (sucrailleux pour Cédric, écœuré, brioché selon Marco, satisfait ) pour retrouver des baguettes simili-francaises. La frontière franchie, nous pénétrons presque subitement dans la jungle : arbres gigantesques, collines, lianes à la tarzan, cases de bois et de tressages. Le goudron cesse et la piste rend notre itinéraire encore plus tropical. N'ayant plus de frein depuis 2 jours, nous nous faisons quelques peurs bleues en devalant à toute allure des pentes que nous imaginions parfois moins raides. Il faudra atteindre Manfé pour reparer ces freins, pourvu qu'un mecano en soit capable... Mais Manfé ne nous sera pas servi sur un plateau d'argent! Les pistes, en jungle, c'est pittoresque, mais diable! c'est boueux! Il pleut beaucoup ici, bruine ou grosse pluie, et des nuages de brumes dissimulent souvent les sommets des grands arbres. Du coup, la piste est par endroit impraticable. Elle se change pour quelques dizaines de mètres en fleuve de boue dans lequel nous nous enfonçons à mi-mollet, au risque d'y perdre nos chaussures! Nos vélos sont repeints, couverts de brun, ambiance "Camel Trophee". Nous nous en tirons quant même mieux que les voitures, qui doivent réquisitionner tout le village pour se tirer d'affaire.
A Manfé, pas de mecano digne de ce nom. Nous devrons donc attendre plusieurs jours avant de faire réparer nos freins, et d'acheter un pneu de secours, car celui de Marco menace de nous lâcher. Nous repartons, et luttons sur 10 km de pistes chaotiques. Quand la piste redevient praticable... PAF! le pneu éclate, la chambre à air avec. Pas moyen de réparer dans une contrée si reculée ....

Pas moyen de reparer dans une contree si reculée. Nous nous resignons donc à quelques km de stop pour gagner en taxi-brousse un bled à 30 km. Là-bas, pas de mecano. Nous repartons vers Kumba, où nous trouverons sûrement. Voyage sympa, dans une petite Peugeot, 4 passagers à l'avant (!) et 4 à l'arrière, avec 2 vélos dans le coffre et 40 000 valises. 100 km avant d atteindre Kumba, nous réparons.
Nous décidons alors de nous diriger vers Douala (capitale économique de Cameroun) afin de tirer de l'argent liquide. Il commence à manquer sérieusement, vu que nous ne trouvons aucune machine pour les cartes VISA! Deux jours de pistes plus loin, arrivés à Douala (sur la côte atlantique) surprise! pas de banque qui connaisse la carte visa. Nous aurons donc à tenir 4 jours avec 20 ff en poche, un peu comme des clochards, avant de gagner Yaoundé. Dans le port de Douala, Marco (à l'agilité légendaire) se blesse en se prenant le pied dans un caniveau. Une plaie assez large, ça enfle un peu, mais sûrement plus de peur que de mal : nous reprenons la route. Le soir, ça fait un peu plus mal.

Le lendemain soir, le pied est énorme à force d'enfler. Nous faisons étape à l'hopital St André, ou bosse des coopérants français qui sont extras. A cause de l'humidité ambiante, de l'air malsain de cette région, les plaies sont infectées. Le pied étant bien douloureux, les médecins arrivent à nous convaincre : les 130 km qui nous séparent de Yaoundé risquent d'aggraver les choses si nous les faisons à vélo. A contrecœur, nous acceptons à nouveau de lever le pouce pour nous faire conduire à la capitale. Comme nous sommes attendus là-bas par notre ami Damien, nous pourrons prendre quelques jours de repos...

Et nous voila donc à Yaoundé. Nous voulons en faire une grande etape : située à la moitié de notre itinéraire, la capitale camerounaise sera l'occasion de nous reposer/restaurer, de reparer les vélos et la cheville déficiente, de laver notre linge (voire même de nous laver?)... Nous sommes maintenant dans l'axe, désormais, nous irons chaque jour vers le sud. Cap sur Le Cap!! Le soleil ne se couchera plus dans notre dos, mais sur notre droite, tous les soirs.

Grâce à l'accueil génial de Damien, nous passons un bon moment de repos à Yaoundé, oubliant pour quelques temps nos vélos, et vous envoyant une première dépêche. La vie en rose? Et bien, chers amis, la fin de cette dépêche vous fera cette fois gémir plutôt que rêver, Marco a la jambe dans le plâtre. Une bonne entorse ouverte et le médecin est formel : 3 semaines de plâtre puis rééducation, donc plus de vélo pendant un mois!!! l'horreur! Voila qui semble bien ennuyeux... Mais c'est promis, la Transafrica (-vélo?) ça continue! A nous, maintenant, de trouver comment...

Ric et marco


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