...

 

Le 5 septembre 2001, Yaoundé I : fin du Nigéria.

Après notre dernière dépêche a Abuja, nous sommes repartis plein Est. la forêt approche à grands coups de pédales, et avec elle, un savoir vivre africain que nous ne connaissions pas, comme une multitude de bars sympas sur le bord des routes. avec la forêt aussi, une abondance de fruits exotiques : ananas, noix de coco, bananes, papaye...

Le Nigéria n'est pas un pays pour les blancs, pas de téléphone, pas d'internet, pas de carte de crédit. Nous nous sommes pourtant démenés! A Makurdi, par exemple, nous nous sommes mis dans la tête de téléphoner à nos parents. Quoi de plus simple? nous avons passé la soirée à sillonner la ville : impossible de joindre la France. Le lendemain matin, deuxième objectif, tirer de l'argent avec une carte VISA : les banques se renvoient la balle, les banquiers auscultent la carte en ouvrant de grands yeux tout ronds. Il faut leur expliquer : " vous voyez ça, c'est une carte de crédit, et le truc métallique ici c'est une puce !" bien sûr nous n'avons pas eu un centime. Pour se consoler, nous avons cherché un cyber-café. Cette fois ci, il y en avait. Soulagement! Mais le responsable n'était pas là, le matériel pas fonctionnel, la connexion pas établie... Et nous avons visité la ville une troisième fois. Pour arranger tout cela, Cédric crève. Il y a des journées comme ça... Une bonne femme hyper sympa nous offre un verre a ce moment la, heureusement : elle nous réconcilie avec l' Afrique!!
La forêt se fait de plus en plus dense, maintenant que nous avons repris une route vers le Sud, la frontière du Cameroun de plus en plus proche. Plus que trois jours avant la frontière, puis deux, puis un, enfin nous y sommes : nous avons traversé le Nigéria, 1300 km sans rencontrer un seul blanc. C'est toujours assez grisant de changer de pays. Un petit tampon, et nous serons de l'autre côté. coup de malchance, au poste nigérian, un gars qui n'a rien à faire ici, qui ne fait pas partie du poste et se trouve là par hasard nous met des bâtons dans les roues. Ce crâne d'âne, c'est Monsieur le Consul du Cameroun au Nigéria, qui estime que notre histoire de tampon de transit n'est pas dans les règles. Bien sûr, il est vexé que nous profitions du "système D" africain car cela dévalorise son rôle de Consul. Cet âne bâté donne l'ordre au poste camerounais de ne pas nous laisser rentrer. Pour nous, deux solutions : entrer pas un autre poste, mais ce serait un détour énorme, ou aller en stop à Calabar dans le sud pour obtenir des visas camerounais, puis revenir au poste et reprendre nos vélos.

Nous partons pour Calabar. cette aventure dans l'aventure nous permet de voyager différemment. Calabar est une ville du sud, donc beaucoup plus dangereuse. Nous sommes hébergés pendant deux jours par des Italiens qui nous accueillent gentiment. Ici, le blanc, c'est un lingot d'or. Ils vivent dans une maison entourée de barbelés, toutes les fenêtres sont blindées, et deux gardes armés tournent autour de la maison jour et nuit. Ce qui ne les pas empêché d'être réveillés il y a trois mois, un pistolet dans la bouche, par des gangsters locaux... nous obtenons finalement nos visas après deux jours d'attente, et repartons sous la pluie, rejoindre nos vélos : le Cameroun est enfin à nous. Nos péripéties camerounaises seront lisibles d'ici deux jours, patience...

Ric et marco


Haut de page | Retour au sommaire


...
... ...